Quand j’étais petit et que je me sentais triste j’avais l’habitude de grimper dans le saule au milieu du jardin. J’y choisissais la branche horizontale la plus confortable et je me couchais sur le ventre.
Dans mon arbre, je devenais une panthère sur son acacia, au milieu de la savane africaine. Je dominais la plaine sauvage. J’observais les impalas inquiets au loin et les babouins joueurs et imprudents.
Et puis je redescendais du saule, réconforté et renforcé par la présence silencieuse de mon ami végétal et je rentrais à la maison.
Je comprends maintenant que le petit enfant que j’étais avait trouvé une réponse adéquate à ses émotions douloureuses. Elles étaient générées par le milieu familial, les disputes entre adultes je crois. C’est violent pour un enfant de voir ces géants qui s’engueulent ou qui vous engueulent.
La maison devint un lieu d’anxiété, je m’y sentais mal. Ma réponse était toujours la même, sortir dans le jardin, dans le verger, observer la nature et ses mystères… et rêver. La nuit, j’avais peur des monstres, des fantômes et je ne désirais qu’une chose, me cacher sous les draps ou sortir dans le verger pour écouter la chouette.
Le caractère schizoïde, ombre et lumière
C’est ainsi que le caractère schizoïde se met en place. Le petit enfant « qui a mal » cherche à se réfugier dans un ailleurs rassurant, imaginaire ou spirituel. Il préfère être « en dehors », du corps, du matériel et « au-dessus de la masse ». Il pourra développer des aptitudes extrasensorielles, créatives, ses points forts étant l’imaginaire, la sensibilité aux énergies subtiles, etc.
C’est la part lumineuse, positive de la réponse au déséquilibre.
L’excès nuit en tout, le réflexe de « sortie » devint une réaction permanente à tout ce qui me dérangeait. Et ce qui me dérangeait était tout ce monde « du bas », matériel, physique. Comme si la réalité du monde ne me concernait pas, je le vivais en spectateur. J’avais laissé toute la place aux angoisses du petit garçon.
C’est la part sombre de cette blessure schizoïde: l’évitement, la difficulté à être en contact avec la réalité concrète, matérielle.
Je garde, fidèle, mon amour pour les arbres et la nature. Ce week-end en me promenant dans la Forêt de Soignes avec une amie, nous ressentions tous les deux la présence bienveillante, accueillante, presque utérine du monde végétal.
Lorsque je veux me ressourcer, j’ai besoin de revenir à cette matrice naturelle. J’offre cela à mon enfant intérieur. Mais lorsque qu’il cherche à se perdre dans la forêt, je lui tends la main et nous rentrons à la maison. Ça le rassure.
Le saule du jardin a été coupé il y a plusieurs années, ça ne vit pas vieux un saule. Cela m’a rendu triste de perdre ce vieil ami. Mais au fond de moi, quand ça va mal, l’arbre est là. J’y ai imprimé sa sagesse, son silence rassurant, sa force calme et tranquille.
Prendre soin de sa blessure
Nos blessures nous accompagnent tout au long de la vie. Elles ressurgissent à chaque moment qui nous rappelle à nos traumatismes d’enfance. Ce sont des moments de crise. Beaucoup d’entre nous traversent tout cela en ce moment.
Nous ne pouvons pas faire disparaître la blessure inhérente à notre condition humaine. Mais nous pouvons tendre à la main à l’enfant qui souffre à l’intérieur. Et c’est déjà beaucoup.
Thérapie énergétique
Parfois, c’est plus facile de le faire accompagné.e. Il y a une intention à poser, de nouveaux rituels à mettre en place, d’autres réflexes à trouver ensemble. Ceci afin d’aider un ego resté coincé dans des moments pénibles de l’enfance à se développer plus harmonieusement.
C’est ce que je propose à travers la thérapie énergétique, psycho-corporelle. Le corps parle de façon subtile très souvent, il a beaucoup d’histoires à raconter. Nous l’écoutons ensemble pour prendre soin de ses vieilles blessures.