La colère et la blessure masochiste

J’ai entendu la semaine passée à la radio, une explication très didactique concernant les causes du réchauffement climatique. Le Professeur Van Ypersele, climatologue, posait cela en termes purement énergétiques. 

Avant le XIXe s. observait-t-il, l’atmosphère  terrestre parvenait à réguler l’énergie reçue (par le soleil) en proportions justes. Elle  assurait l’équilibre du vivant.  À partir de l’ère industrielle, la production de gaz à effets de serre a transformé la composition atmosphérique. La couche protectrice de notre planète est en surchauffe. La Terre reçoit et produit plus d’énergie qu’elle ne peut en évacuer, le déséquilibre s’installe. 

Cela me fit très clairement penser à l’énergie de l’une des 5 grandes blessures de l’enfance: la blessure masochiste. Dans la personnalité masochiste, le  corps émotionnel en « surcharge » est un peu à l’image de notre atmosphère actuelle. Il est enflammé, en surchauffe. 

Et puis il y a la lame du tarot qui revient souvent dans mes tirages du moment: la Maison Dieu. Elle parle d’éclatement, de faire sortir cette énergie accumulée à l’intérieur de la tour. On peut voir la tour à l’image de notre corps ou de nos corps si vous voyez la chose en termes énergétique. Cette lame m’amène aussi au système énergétique mis en place dans la blessure masochiste… et à la réponse (« healing response » en anglais) à lui apporter pour revenir à notre pleine présence.

La stratégie masochiste … accumulation et compression de l’énergie

Lorsque nous touchons au plus fort de cette blessure, le mode « surchauffe » est clairement activé. Trop de pression, trop d’agressivité, de violence, de harcèlements: nous ne parvenons pas à dire NON, STOP! Enfants, nous n’avons pas reçu les bons outils pour le faire. Nous aimerions nous exprimer, nous défendre, faire sortir tout cela, pour le repousser en dehors de notre champ.

Mais ça ne sort pas ou ça sort mal car l’assurance n’y est pas. Au mieux on nous ignore, on nous coupe la parole. Au pire on se moque de nous, on nous humilie, on s’en prend physiquement à nous. Notre espace vital est menacé, et nous ne parvenons pas à le défendre, il est envahi, d’abord à l’extérieur de nous. 

Et à l’intérieur aussi, les frontières reculent, notre territoire se réduit. Ne pouvant le défendre efficacement, nous accumulons, nous engrangeons. Nous faisons bonne figure, nous rongeons notre frein. Et puis nous « acceptons » sans rien dire, en bons « gentils ». Et nous freinons aussi, notre rythme, il y a beaucoup de lenteur dans cette blessure, car beaucoup de résistance. Nous sommes maladroits, ce qui provoque sourires amusés ou raillerie. 

Masochisme et colère

Pourtant sous notre apparente bonhommie, se cache beaucoup de ressentiments, de haine, de négativité que nous ruminons continuellement. Nous nous  transformons en une poudrière, une grenade, une cocotte minute. Il suffit d’un geste, d’une remarque… une étincelle. Et Paf! Nous explosons dans une colère non contrôlée car trop longtemps retenue. 

La colère est au centre de l’univers du caractère masochiste. Bien souvent la colère est retournée contre soi avant tout (boulimie, alcoolisme, addictions à des substances ou à des comportements d’auto-sabotage, allant jusqu’à la violence physique autoinfligée pour les cas extrêmes). À un moment la pression est trop forte. Le ressort trop comprimé est proche du point de rupture. Et ça explose, violemment, ça fait mal. 

L’éclatement en rage hystérique, violente, apaise momentanément notre corps émotionnel de sa surcharge énergétique. C’est la façon dont le petit enfant gérait cette pression extérieure et intérieure. Mais elle ne résout rien à long terme chez l’adulte. 

Nous avons très souvent été punis, ou ridiculisés, humiliés pour nos colères d’enfants. Les colères ouvertement exprimées se sont raréfiées laissant la place à une agressivité passive, une rumination de nos pensées noires. Parfois nous ne les entendons plus. 

Bien souvent les personnes qui résonnent avec cette blessure ne sont pas ou très peu conscientes de leur colère, tellement ce sentiment a été réprimé par l’entourage, par l’enfant, l’adolescent, et l’adule qu’elles sont devenues. 

Comment revenir à Soi, comment revenir à une qualité de présence qui nous permette de soulager, d’apaiser cette blessure et de sortir des schémas répétitifs qu’elle impose à notre quotidien? Cela fera l’objet du prochain article. 

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